C’est sûr que le mot « innocent » n’est pas le descripteur exact pour les victimes. Mais il communique quand-même le sens d’une injustice, d’une souffrance déplorable, d’une victime à pitier, à protéger. Tout ça c’est important pour réveiller l’empathie et la défense (ainsi que le désistement, si c’est moi-même qui cause la souffrance à la victime). Donc ne faisons pas trop de reproches à ce mot inexact mais quand-même efficace.
La confusion provient en partie du fait que — contraitement à l’inexactitude de « innocent » soit pour décrire la victime soit pour définir le crime — « coupable » est certes le descripteur précis du perpétrateur des crimes que nous commettons envers nos victimes. Et bien qu’on commet ces crimes envers toutes les espèces d’êtres sensibles, envers les humains ces crimes sont déjà illégaux et poursuivis — et rejetés et considérés odieux et aberrant par la vaste majorité des humains — tandis qu’envers les animaux, s’est l’inverse.
Ce qui fait que nos crimes envers les victimes animales sont de loin les plus monstrueux et abominables, quantitativement ainsi que qualitativement.
La poursuite et la consommation de sa proie par un prédateur affamé sans choix est cruelle mais pas un crime. C’est quand la prédation n’est pas impérative, quand il y des options innocentes que ça devient un crime indicible.