[Full French text of press release translated in prior posting, posted
with permission]
http://rpist.inist.fr/article.php3?id_article=29
L'information : Les journ�es 2006 des professionnels de l'IST (4�me
�dition de ce rendez-vous) se sont d�roul�es � Nancy du 19 au 21 juin.
Deux th�mes �taient inscrits au menu de ces journ�es qui sont devenues
un classique et ne touchent plus uniquement les professionnels de
l'information du CNRS, puisque aussi bien dans la salle qu'en tribune,
tous les grands �tablissements de recherche fran�ais (INSERM, INRIA,
INRA, INERIS, IRD, ADEME...) �taient repr�sent�s. Annonce majeure de ces
journ�es : la signature d'un protocole d'accord (d�j� finalis�),
d�finissant une approche coordonn�e, au niveau national, pour
l'archivage ouvert de la production scientifique fran�aise. Outre le
CNRS et les organismes d�j� cit�s, la conf�rence des pr�sidents
d'universit� (CPU), la conf�rence des grandes �coles, l'Institut
Pasteur, signeront cet accord. Celui-ci marque une avanc�e importante
dans la mise en place d'une politique nationale en mati�re d'archives
ouvertes (A0) et d'archives institutionnelles (AI).
L'analyse de la D�p�che : Le protocole � archives ouvertes � bient�t
sign�, qui au travers d'un guichet commun, pr�voit la mise en place
d'une � infrastructure nationale � OI/OA est � marquer d'une pierre
blanche. Tout d'abord, il concr�tise une volont� de coop�ration entre
grands organismes de recherche (l'accord restant ouvert, sa signature va
probablement avoir un effet d'entra�nement sur d'autres EPST
sp�cialis�s), volont� qui est encore trop rare pour ne pas �tre
soulign�e -- m�me si la mise en place sous l'�gide de l'INIST du portail
TermScience (cf. la D�p�che du 6 juin dernier) relevait d�j� de cette
mutualisation des strat�gies et des moyens. Comme toute initiative
n�goci�e entre des entit�s ayant des objectifs et des r�les diff�rents,
les compromis n�cessaires que refl�te ce � trait� multilat�ral �, ne
satisfont pas tout le monde. Le guichet envisag� � ce jour, construit
autour de la plate- forme HAL (mise en place et d�velopp�e depuis 2001
par le Centre de communication scientifique directe -- CCSD -- du CNRS), a
tous les avantages et tous les inconv�nients d'une solution dont il
n'�tait pas, d�s l'origine, pr�vu qu'elle puisse jouer ce r�le
d'infrastructure f�d�ratrice. On n'entrera pas ici dans ce d�bat : il
faut simplement souligner que le protocole d'accord d�finit bien une
vraie � philosophie commune � en mati�re d'archives ouvertes et va assez
loin dans des aspects directement fonctionnels : la d�finition du c�ur
de m�tadonn�es qui doivent enrichir les articles d�pos�s quelle qu'en
soit l'origine ; la d�finition des proc�dures de travail collaboratif
pour l'alimentation de ce guichet commun ; enfin la d�finition des
besoins en terme �d'assistance aux d�posants en particulier l'expertise
juridique (1)�.
Par une initiative � consortiale � qui ne rel�ve que de leur propre
volont�, ces organismes parent � ce qui semble une totale incurie des
politiques et des pouvoirs publics fran�ais -- et en tout premier lieu
du Minist�re de la Recherche (2) sur ces questions. La dimension
politique de ces questions est pourtant d�sormais sur la place
publique, bien au-del� des seuls milieux de la recherche. Le rapport de
l'OCDE (septembre 2005) pr�conisant la g�n�ralisation syst�matique d'un
lien obligatoire entre financement public de la R&D et mise �
disposition des r�sultats de la recherche dans des archives ouvertes a
fait grand bruit. La question de cette obligation est au c�ur d'un tr�s
vif d�bat parlementaire aux Etats-Unis (projet de loi des s�nateurs
Lieberman (D) et Cornyn (R) et au Royaume-Uni (prise de position du
House of Commons Science and Technology Select Committee). La
Commission devrait publier prochainement une � communication � sur ce
th�me, pr�lude � une �ventuelle directive.
Le signal de r�activit� et de mutualisation des approches et des moyens
qu'envoient les acteurs de la recherche fran�ais au travers de ce
protocole est donc important. Mais l'analyse ne serait pas compl�te si
on ne posait la question des conditions de valeur d'usage � terme de ces
archives ouvertes. Les grands mod�les d'archives ouvertes (PubMed -
pilot� par le NIH aux Etats- Unis dans le secteur du biom�dical ou ArXiv
pilot� en Europe par le CERN -- dans le domaine de la physique) font
appara�tre des taux de d�p�t tr�s contrast�s.
Si la logique communautaire fonctionne bien en physique et assure une
r�elle repr�sentativit� des mat�riaux d�pos�s dans ArXiV, PubMed, malgr�
sa notori�t�, n'obtient dans un cadre qui ne d�finit pas d'obligation,
un tau Xde d�p�t de 4% (c'est-�-dire que seuls 4% des articles refl�tant
des recherches biom�dicales financ�es par le NIH sont vers�s dans
PubMed). Or le taux de d�p�t est un param�tre essentiel du d�veloppement
des valeurs d'usage de ces gisements � ouverts � d'information
scientifique �labor�e. Que l'on assigne � ces AO des objectifs de
simple communication directe des r�sultats de la recherche publique, ou
des objectifs plus ambitieux de visibilit� internationale des entit�s de
recherche, de reflet exhaustif des activit�s de R&D financ�es sur fonds
public, d'articulation de cette R&D avec l'�conomie de l'innovation
(perspective OCDE), ces gisements en cours de constitution ne pourront
atteindre ces objectifs que si le taux de d�p�ts sans atteindre 100% se
rapproche asymptotiquement de cette limite. Puisque c'est une condition
�vidente de leur � repr�sentativit� � de la recherche en train de se
faire. Or les � retours d'exp�riences � enregistr�s ces derniers jours
� Nancy confirment le � mod�le PubMed � : trop d'�nergies sont
actuellement consacr�es sur le terrain � la � bataille du d�p�t �
(convaincre les chercheurs de d�poser), avec des r�sultats tr�s
mitig�s. Pour simplifier, disons qu'une politique de � laisser faire �
permet d'enregistrer un taux de d�p�t de l'ordre de quelques %. Un
investissement des professionnels de l'information dans la � bataille du
d�p�t � (sensibilisation, prise en charge de certaines t�ches) permet
d'atteindre un taux de d�p�t de l'ordre de 12 %. L'association �
l'invitation au d�p�t d'une politique de la � carotte et du b�ton � (en
faisant par exemple du taux de d�p�t des chercheurs l'un des �l�ments
de leur �valuation annuelle) permettrait de porter la performance
au-dessus de 20 % mais gu�re plus. Par contraste, les organismes (le
CEMAGREF, qui a introduit cette obligation en 1992; l'INERIS, Institut
national de l'environnement industriel et des risques o� le taux de
d�p�t atteint 100 %) ont, pour des raisons �videntes, rempli leur
contrat, � savoir disposer d'archives institutionnelles ouvertes qui
refl�tent de fa�on exhaustive l'activit� de recherche de ces
organismes.
Le protocole d'accord intervient donc en France � ce moment pr�cis o�
commence � se poser la question essentielle de l'articulation entre �
cadre r�glementaire � (obligation de d�p�t, pas obligation) et des
finalit�s de ces entrep�ts de connaissance. M�me si, de crainte de
prendre � rebrousse-poil la sensibilit� des chercheurs r�tifs �
l'introductions de contraintes administratives la question est
pudiquement �lud�e (en particulier au CNRS). Indice d'une �volution des
esprits : lors des journ�es de Nancy, la repr�sentante de l'INSERM
(Institut national de la sant� et de la recherche m�dicale), a annonc�
que cet organisme projette de rendre obligatoire le d�p�t dans ses
archives ouvertes dans les prochaines ann�es. Une �volution de l'INSERM
sur ce point aurait probablement valeur d'exemple en raison de
l'importance et du prestige de cet EPST. Les mauvais esprits et les
pessimistes souligneront qu'en raison des cr�dits d�risoires allant en
France tant � ces outils qu'aux recherches sur ces questions,
l'inutilit� �ventuelle (li�e � un trop faible taux de d�p�t) de ces �
machins � ne pourrait cependant gu�re �tre qualifi�e de g�chis de
ressources. On se console comme on peut.
(1) Cette question de l'encadrement juridique du d�p�t en archives
institutionnelles ouvertes apparaissant lors des journ�es de Nancy
comme un � point douloureux � surtout au sein du CNRS au sein duquel
s'affrontent des sensibilit�s diff�rentes, allant d'un laisser-faire
laisser-passer minimisant l'importance du cadre juridique au profit
d'une spontan�it� autor�gul�e par les chercheurs et la sensibilit� de
ceux qui soulignent que l'actuelle ins�curit� juridique est l'un des
freins importants au d�p�t. Paradoxalement ce sont les professionnels
de l'information -- les documentalistes accompagnant les chercheurs dans
leurs logiques de � publication sur archives ouvertes � qui - plus que
les chercheurs ou les directions g�n�rales -- formulent une demande tr�s
claire de d�finition au niveau de la direction du CNRS d'un cadre
juridique clair. (2) Pour mesurer cette incurie, il suffit d'interroger
le site www.recherche.gouv.fr avec les mots cl�s � archives ouvertes � �
archives institutionnelles � ou � acc�s libre �. On constatera qu'aucun
document de cadrage politique -- ou m�me de simple synth�se didactique --
sur ces questions ne figure dans la vitrine Web du Minist�re. Le seul
document (datant de 2004) qui s'approche d'un peu pr�s de ce que
pourrait �tre un cadre didactique/programmatique sur ces questions sont
les deux pages d' � expos� des motifs � pour un appel � propositions
(royalement dot� de 1 million d'euros, un montant sans doute inf�rieur
au budget � petits fours � du minist�re) visant � soutenir le
d�veloppement de nouvelles revues scientifiques en ligne satisfaisant
aux crit�res de l'Open Access. Il n'a pas �t� possible de v�rifier sur
le site du minist�re si ce type d'op�ration s'est depuis 2004 inscrit
dans une continuit� d'action (mais il semble que la r�ponse soit
n�gative). Pour m�moire rappelons que le JISC, Joint Information Systems
Committee, l'entit� jouant outre-Manche � la fois le r�le d'un
consortium d'achat, d'un centre d'�tudes et de gestionnaire d'une
infrastructure r�seau d�di�e, a obtenu en octobre 2005 de ses autorit�s
de tutelle une enveloppe de 80 millions de livres (environ 115 millions
d'euros) qui seront essentiellement affect�s au d�veloppement d'archives
ouvertes d'articles scientifiques (� Open repositories �) au sein des
universit�s et institutions de recherche britanniques et de l' �
infrastructure � (mise en r�seau et exploitation � partir d'un moteur
de recherche unique) n�cessaire � l'exploitation de ces archives. La
toute jeune Agence Nationale de la Recherche (ANR) ne fournit pas non
plus sur son site Internet de � cadre � sur ces questions. Il semble
cependant, d'apr�s certains participants aux journ�es de Nancy, que
l'ANR, dans ses contrats inclut une clause posant le principe d'une
obligation (ou d'un souhait) liant ses financements sur projets � une
mise en �uvre d'une logique d' � open access � pour les articles
scientifiques r�sultant de ces projets.
Indexation : Information scientifique, technique et m�dicale
Suite � une erreur, la D�p�che diffus�e hier �tait une d�p�che qui vous
avait d�j� �t� transmise en date du 20 juin 2005. Nous vous prions de
bien vouloir nous en excuser.
Mentions de responsabilit� et de propri�t� : D�p�che �labor�e par MV
Etudes et Conseil, qui assume seul la responsabilit� journalistique de
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Date: Tue, 27 Jun 2006 08:56:38 +0200
From: GFII <gfii AT gfii.asso.fr>
To: Stevan Harnad <Harnad AT ecs.soton.ac.uk>
Cc: Helene Bosc <hbosc AT tours.inra.fr>
Subject: Re: [depeche-gfii] CNRS, INSERM, CEMAGREF,INRIA, INRA, INERIS,
IRD
Bonjour,
Je vous remercie de l'int�r�t que vous portez � la D�p�che du GFII.
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Cordialement
Ruth Martinez
D�l�gu�e G�n�rale
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Received on Tue Jun 27 2006 - 11:50:05 BST