J’espère de tout coeur que Mme la ministre du tourisme du Québec, Dominique Vien, acceptera d’analyser de plus près certains spectacles touristiques subventionnés par son ministère — comme le Rodéo de La Durantaye et le Festival du cochon de la Sainte-Perpétue — qui pratiquent les abus sur les animaux.
L’opposition à de tels abus à été soulignée très récemment par la SPCA de Montréal.
Ces cruautés vont à l’encontre de la reconnaissance de la nature sensible des animaux, avalisée récemment par l’Ordre des Médecins Vétérinaires du Québec.
Sur un plan international c’est la Déclaration de Cambridge sur la conscience animale qui affirme la nature sensible, et ainsi le besoin de protection, des animaux.
Une pétition — lancée en Colombie Brittanique et adressée à la mairesse de Sainte-Perpétue qui est priée de mettre fin au dégâts — à déjà accumulé plus de 18 000 signatures nationales et internationales.
Le maltraitement des animaux est une honte morale, et une honte qu’un nombre impressionant et croissant de québécois sont en train d’exprimer leur fervent désir de corriger, juridiquement ainsi que pratiquement. Plus de 46 000 personnes ont signé le Manifeste pour une évolution du statut juridique des animaux dans le Code civil du Québec.
Du point vue des victimes innocentes qui continuent à en souffrir, cette évolution est très urgente.
La première étape est déjà faite en france ou le code civile vient d’être modifié pour accorder aux animaux le statut d’êtres sensibles à la place de leur ancien statut de « biens meubles » .
Le Québec est malheureusement à l’arrière-garde en ce qui concerne le traitement — et juridique et pratique — des animaux non-humains.
Ce triste fait n’est pas quelque chose à fêter, ni à s’en vanter devant les touristes venues ici d’hors Québec, ni a subventionner avec les fonds publics.
C’est quelque chose que nous devons corriger, rapidement — et dans la loi, et dans la pratique.
Stevan Harnad
Chaire de recherche du Canada en sciences cognitives, UQÀM