« Dans tous les cas, il ne s’agira pas de gratuité, mais de libre accès. La nuance est d’importance, car la gratuité n’existe pas... »
Il y a non seulement deux voies vers la liberté d'accès -- la voie dorée de l'édition ouverte et la voie verte de l'autoarchivage ouvert -- mais il y a
deux formes ou degrés de la liberté d'accès. (Leurs traductions -- maladroites -- seraient le libre accès « gratuit » [LAG] ("gratis open access") et le libre accès « libre » [LAL] ("libre open access").)
Le LAG est l'accès gratuit en ligne. Le LAL est le LAG plus certains droits de réutilisation, donc la « libération » d'un texte non seulement des barrières d'accès mais aussi des barrières de permission.
Mais la cible principale du mouvement pour le LA est la littérature lectorisée (contrôlée par les comités de lecture): les 2,5 millions d'articles publiés chaque année dans les 25,000 revues scientifiques qui se publient sur notre planète. Pour cette littérature-là, les auteurs/chercheurs ne souhaitent que ce que leurs textes soient accessibles gratuitement en ligne à tout utilisateur pour pouvoir les rechercher, télécharger, lire, imprimer, analyser, citer --
bref, pour utiliser leurs
contenus -- mais pas pour réutiliser ou republier ou autrement tripoter avec leurs verbatims dans les sortes de «
remixages » que souhaitent le mouvement pour les biens communs créatifs ( «
creative commons » ) tels que dans le cas des dessins animés de Disney,
remixés par les ados pour ensuite afficher sur youtube.
Donc vive la gratuité, le coeur du LA! Nous l'aurons dès que nos universités et nos subventionnaires de recherche adoptent des
politiques obligatoires ( « mandats » ) tel qu'en font déja une centaine.
Reportons la recherche de la liberté « libre » au lendemain de l'arrivée éventuelle de la gratuité pour laquelle nous sommes déja si longtemps en attente...
Stevan Harnad
American Scientist Open Access Forum